Le parcours de Jean

Jean Saville est née à Québec, aînée d’une famille de 4 filles et 2 garçons. Elle a deux sœurs survivantes qui vivent à Québec et un frère à Montréal. Femme forte et charmante, Jean a acquis ses compétences de base en français à l’école primaire, en tant que deuxième langue, ainsi que par l’intermédiaire des enfants canadiens-français de son quartier. Elle déclare qu’elle parvient encore à se débrouiller dans la vie grâce à ces connaissances. Pendant sa scolarité en anglais, Jean était plutôt un loup solitaire, se tenant à l’écart, mais c’était une jeune fille qui aimait beaucoup lire. Cela s’est avéré frustrant pour elle, car l’accès aux livres écrits en anglais était limité. Elle lisait donc avidement tout ce qui lui tombait sous la main !

Après l’école, Jean a travaillé pendant une courte période, mais elle ne se sentait pas à l’aise en présence d’un grand nombre de personnes. C’est alors qu’elle a ressenti un appel fort et qu’elle est entrée au couvent des Sœurs de la Charité à Halifax. Ce fut une période particulièrement difficile pour elle. Elle était envahie par des sentiments de solitude, de manque de sociabilité et d’absence d’appartenance. Elle cherche à s’évader par la prière. Pendant son séjour au couvent, quelqu’un a dit à Jean : « La vocation et ce que vous faites dans la vie est une question de choix ». Comme dans la culture française, elle savait que le premier né était donné à Dieu et savait donc que c’était sa vocation. Bien que cela ait été extrêmement difficile pour Jean, elle a choisi d’être résiliente, conservant sa place au couvent pendant plus de cinq ans. Cela est dû en grande partie à l’aide de nombreuses religieuses bienveillantes, ainsi que de plusieurs médecins qui ont parlé à Jean et ont essayé de l’aider à comprendre ses problèmes. Au bout d’un certain temps, cependant, Jean a décidé que, même si elle avait fait ce choix, il était devenu clair pour elle que la réalité était au-delà de ses capacités. Elle estimait que rester dans cette réalité était aller à l’encontre de ce qu’elle souhaitait. Certains pourraient penser que Jean aurait abandonné. Mais comme elle l’a dit, « je n’abandonnerai jamais » parce qu’elle était (et est toujours !) une femme très têtue.

Elle est retournée chez ses parents et y a vécu quelque temps. La famille lui est extrêmement précieuse. Elle trouve un sens à sa vie, donne son temps de manière désintéressée et s’engage dans des activités au service des autres. Malheureusement, c’est après avoir quitté le couvent que Jean a connu plusieurs autres difficultés dans sa vie. Les médecins ont finalement posé un diagnostic de schizophrénie. Bien que cette nouvelle soit dévastatrice, elle avait enfin une réponse à certains de ses problèmes antérieurs. Quelque temps plus tard, Jean a fait une chute et a développé des problèmes oculaires alors qu’elle refusait de se faire soigner à l’hôpital. La rétine endommagée lui a causé beaucoup de douleur et d’angoisse. Pendant cette période de stress, elle a souvent éprouvé des sentiments de tristesse, mais une fois encore, grâce à des prières réfléchies et à son obstination, elle a persévéré et continue aujourd’hui encore à trouver des moyens de poursuivre son amour de la lecture. Dans la soixantaine, Jean a commencé à rechercher et à lire des livres religieux. Elle en possédait une vaste collection chez elle, à laquelle elle tenait par-dessus tout. Elle a demandé certains aménagements pour l’aider à mener une vie aussi normale que possible tout en lisant. Jean refuse de baisser les bras. « J’ai un bon cœur, je ne peux pas abandonner. C’est ce qui me fait avancer.

Tout au long de son parcours, Jean remercie les nombreuses personnes qui ont croisé sa route. Selon elle, des personnes de tous horizons lui ont prodigué des conseils avisés. En outre, de simples gestes de gentillesse, comme le fait d’avoir les numéros de téléphone de sa famille écrits en gros caractères près de son fauteuil, les numéros de téléphone de ceux qui pourraient lui fournir un moyen de transport à l’extérieur de la résidence, ainsi que d’autres articles et aménagements qui lui ont été fournis avec peu ou pas de frais, l’emplissent d’humilité et de gratitude. Elle apprécie énormément les bénévoles de Saint Brigid’s Home, qu’elle qualifie « d’inestimables ». Elle a également exprimé sa satisfaction de pouvoir participer au bingo, de se faire faire les ongles, d’assister aux goûters d’anniversaire et d’écouter le pianiste. Elle se sent bénie de vivre dans un endroit aussi dynamique que Saint Brigid’s Home.

Jean Saville a déclaré qu’elle refusait d’abandonner. Cette obstination lui a donné un sens et un but. Elle affirme que Dieu nous rappelle qu’il n’accepte au paradis que ceux qui sont prêts à se battre et à persévérer dans les épreuves. Bien qu’elle ait dû faire face à de nombreux défis dans sa vie, elle fait preuve de résilience et de constance. Elle va de l’avant et est désireuse d’aider les autres sur son chemin. Elle est à jamais reconnaissante à tous ceux qui ont fait ce voyage avec elle.


Article rédigé par Kathie Jerow (bénévole)

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