Chère lectrice, cher lecteur,
Vous êtes-vous déjà retrouvé dans la charmante province de Québec, avec le sentiment d’être un étranger dans un endroit qui devrait être votre foyer ? Vous promenez-vous dans ses rues pavées, aspirant à une connexion, tout en ressentant le poids de la solitude ? Si c’est le cas, permettez-moi de vous raconter une histoire très personnelle, celle de la découverte, de la résilience et, en fin de compte, de l’appartenance.
Lorsque j’ai obtenu mon premier poste au Québec, je dois avouer que j’ignorais totalement qu’il s’agissait d’une province francophone. J’ai déménagé ici pour mon doctorat, en supposant – peut-être naïvement – qu’étant donné que la province fait partie du Canada, l’anglais suffirait. Imaginez ma surprise lorsque j’ai découvert que cette province est en fait un monde à part, où la langue n’est pas simplement un outil de communication, mais un fil tissé dans le tissu même de la société.
Déterminée à me montrer à la hauteur, j’ai dépoussiéré mes vieilles notes de français de l’université, j’ai convoqué l’éternel Duolingo et je me suis armée d’un enthousiasme débordant. Après tout, n’avais-je pas toujours été enchantée par l’art d’apprendre les langues ? Mais, cher lecteur, j’ai vite découvert que maîtriser une langue en théorie et la manier en pratique sont des activités totalement différentes. Aucune connaissance théorique ne pouvait me préparer à la cadence rapide et chantante du français québécois. Je me suis retrouvée à la dérive, incapable de saisir les échanges les plus simples. C’était une prise de conscience humiliante, voire déchirante, qui a marqué le premier véritable défi de ma nouvelle vie.
Pourtant, les épreuves d’une langue inconnue ne sont qu’une pièce d’un casse-tête bien plus vaste. Pour ceux qui quittent leur cercle d’amis et s’aventurent dans l’inconnu, la tâche de tisser de nouveaux liens n’est pas une mince affaire. J’ai eu la chance de trouver très tôt des âmes sœurs, mais qu’en est-il de ceux qui n’en ont pas ? Qu’en est-il de ceux qui traversent cette période de transition sans le réconfort d’une voix familière ? L’amer hiver québécois ne console guère de cette solitude, et pour quelqu’un qui n’a connu que la chaleur des tropiques, le froid va bien au-delà de l’air – il s’infiltre dans l’âme, révélant le véritable poids de la mélancolie saisonnière.
Mais, cher lecteur, tout n’est pas perdu. Il existe un moyen de sortir du silence, de dissiper le froid. La clé, je l’ai trouvée, réside dans la recherche de son peuple – ceux qui comprennent vos luttes, qui parlent votre langue et qui offrent de la chaleur au milieu du gel. À cet égard, Voice of English-Speaking Québec (VEQ) et les Partenaires Communautaires Jeffery Hale se sont révélés inestimables. Ces organisations ont été une lueur d’espoir dans mes jours les plus sombres, en proposant des événements, des sorties et des programmes qui m’ont fait découvrir non seulement la ville, mais aussi une communauté de personnes partageant les mêmes idées. VEQ, en particulier, excelle à aider les nouveaux arrivants à s’intégrer, tandis que les Partenaires Communautaires Jeffery Hale proposent des programmes de santé sur mesure pour les parents, les personnes âgées et les jeunes. Et pour ceux dont le cœur est enclin à servir, ces mêmes organisations accueillent ceux qui souhaitent faire la différence – tendre une main comme ils ont été eux-mêmes soulevés. Peut-être, cher lecteur, trouverez-vous vous aussi du réconfort non seulement en recevant, mais aussi en donnant.
Alors, si vous vous retrouvez perdu, à la dérive dans ce pays enchanteur mais peu familier, sachez que vous n’êtes pas seul. Il y a une place pour vous ici. Et avec le temps, vous la trouverez.
Je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments distingués,
Une camarade en quête d’appartenance